Grèce : près de 3 milliards d’euros retirés en deux semaines

Depuis les élections grecques, le pays fait face à une panique bancaire sans précédent. Depuis le six mai, les Grecs auraient retiré près de trois milliards d'euros de leurs comptes en banque, avec un pic de 800 millions d'euros pour la seule journée du lundi 14 mai. Si l’ampleur du phénomène est nouvelle, la tendance ne l’est pas. Depuis 2009, ce sont en moyenne 2,5 milliards d'euros qui ont quitté le pays chaque mois.

Connu en théorie sous le nom de bank run, ce phénomène pousse la population à aller récupérer leur argent sur leur compte car ils n’ont plus confiance dans le système. Malheureusement, il est aussi connu pour avoir un côté auto-réalisateur. En se ruant sur leur argent, les gens font eux-même couler leur banque. Se retrouvant à court de fonds propres, les banques n’ont plus les moyens de sortir des liquidités et coupent les robinets. Le système s'effondre.

Les conséquences pourraient encore être plus catastrophiques. Selon Le Monde, les investisseurs sont déjà en train de préparer une sortie de la Grèce de la zone euro. Les grands acteurs financiers de la City, comme Barclays ou HSBC, auraient déjà adapté leurs systèmes informatiques à un retour de la drachme.

En Russie, en 1998, ce fut un bank run qui sonna la fin pour le système économique "eltsinien". En seulement cinq jours, les banques étaient exsangues et le gouvernement contraint de déclarer un défaut et de laisser flotter le Rouble, ce qui aboutit à sa dévaluation de 50 %.