Pour autant, les annonces effectuées sont loin de faire taire les inquiétudes pesant sur la capacité qu’auront nos armées à assurer pleinement leurs mission de sauvegarde des intérêts de la France et de protection de nos concitoyens sur le territoire national et à l’étranger. Concernant tout d’abord l’exercice budgétaire 2015, aucune annonce nouvelle n’a été effectuée par le Président de la République, puisque la sacralisation des 31,4 Milliards a été proclamée « Urbi et orbi » depuis de nombreux mois.
Financer en crédits budgétaires purs les recettes exceptionnelles non réalisées
Crédit : armée française par Shutterstock
La seule nouveauté tient au fait que Bercy sera amené à financer en crédits budgétaires purs les recettes exceptionnelles non réalisées en 2015 pour 2,2 Milliards (vente de fréquences hertziennes aux opérateurs de téléphonie mobile). Faut-il rappeler que depuis deux ans les Députés UMP, membres de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale n’ont eu de cesse de dénoncer un budget insincère basé sur des recettes exceptionnelles virtuelles.
Exit donc les sociétés de projets, bidouillages budgétaires autorisés par la loi Macron qui auraient permis au Ministère de la Défense de vendre ses propres matériels pour 2,2 Milliards avant de les relouer aux fameuses sociétés de projets… En fait, la seule véritable annonce faite aujourd’hui par le Président de la République tient bien dans l’abandon de cette cavalerie budgétaire et le retour vers un peu plus d’orthodoxie. Ceci posé, l’action budgétaire de nos armées reste à ce jour irrésolue et l’imprécision des « annonces » faites nous laisse extrêmement réservés eu égard aux besoins.
Exit donc les sociétés de projets, bidouillages budgétaires autorisés par la loi Macron qui auraient permis au Ministère de la Défense de vendre ses propres matériels pour 2,2 Milliards avant de les relouer aux fameuses sociétés de projets… En fait, la seule véritable annonce faite aujourd’hui par le Président de la République tient bien dans l’abandon de cette cavalerie budgétaire et le retour vers un peu plus d’orthodoxie. Ceci posé, l’action budgétaire de nos armées reste à ce jour irrésolue et l’imprécision des « annonces » faites nous laisse extrêmement réservés eu égard aux besoins.
1,2 milliar d'euros par an pour nos opérations extérieures
Autres articles
-
Les Français et l'argent
-
À l’hôpital, un recours faible à l’intérim mais en nette hausse depuis six ans
-
Démographie des professionnels de santé au 1er janvier 2023
-
Moins chaud, moins cher, moins loin : les Français prennent en compte les contraintes climatiques et budgétaires pour choisir leurs destinations
-
L'indépendance énergétique de la France est-elle possible ?
En maintenant le budget 2015 à 31,4 Milliards, le Président de la République ne règle en rien les reports de charges évalués à plus de 3 Milliards d’euros à fin 2014. Comment seront-ils financés ? A moins que les 3,8 Milliards supplémentaires annoncés d’ici à 2019 ne servent à combler ce trou… Par ailleurs, le coût de nos opérations extérieures budgété à 450 Millions d’euros est, on le sait, très sous-évalué (estimé à 1,2 Milliards d’euros par an).
Même si le surcoût est financé par la totalité des Ministères sur leurs crédits annulés, il n’en demeure pas moins que la défense y contribue largement aussi. En annonçant le maintien de 18500 effectifs sur les 34500 amenés à disparaître, c’est plus de 700 Millions d’euros supplémentaires qu’il faudra allouer toutes les années au budget de notre Armée. Enfin, avec des matériels vieillissants, le maintien en capacité opérationnelle de nos équipements supporte un coût beaucoup plus élevé que celui budgété actuellement.
Même si le surcoût est financé par la totalité des Ministères sur leurs crédits annulés, il n’en demeure pas moins que la défense y contribue largement aussi. En annonçant le maintien de 18500 effectifs sur les 34500 amenés à disparaître, c’est plus de 700 Millions d’euros supplémentaires qu’il faudra allouer toutes les années au budget de notre Armée. Enfin, avec des matériels vieillissants, le maintien en capacité opérationnelle de nos équipements supporte un coût beaucoup plus élevé que celui budgété actuellement.
Une rallonge bien dérisoire
Comme on aura pu le constater, loin de lever les incertitudes et les inquiétudes légitimes de nos soldats engagés pour notre sécurité de par le monde ainsi que sur le sol national pour de longues années, l’annonce d’une rallonge de 3,8 Milliards d’euros d’ici 2019 paraît bien dérisoire eu égard aux enjeux. Les recettes exceptionnelles non réalisées en 2015 (2,2 Milliards d’euros) couvriront d’ailleurs en grande partie la rallonge annoncée…
Ce n’est donc pas une simple actualisation de la loi de programmation militaire dont doit être saisi le Parlement, mais bien d’une révision au vu des menaces pesant sur notre pays, de l’engagement de nos soldats pour de longues années encore, et du besoin crucial de renouvellement de nos matériels. En tant que Chef des Armées, le Président de la République serait bien inspiré d’accéder à cette demande légitime des Parlementaires UMP d’ouverture d’un large débat national sur le rôle, la place et le financement de nos armées. Une façon de dire clairement à la Nation si la défense et la protection de nos concitoyens, la préservation des intérêts vitaux de la France sont au rang de première priorité.
A propos de l'auteur : Olivier Audibert-Troin est député du Var et membre de la Commission de la Défense nationales et des Forces Armées.
Ce n’est donc pas une simple actualisation de la loi de programmation militaire dont doit être saisi le Parlement, mais bien d’une révision au vu des menaces pesant sur notre pays, de l’engagement de nos soldats pour de longues années encore, et du besoin crucial de renouvellement de nos matériels. En tant que Chef des Armées, le Président de la République serait bien inspiré d’accéder à cette demande légitime des Parlementaires UMP d’ouverture d’un large débat national sur le rôle, la place et le financement de nos armées. Une façon de dire clairement à la Nation si la défense et la protection de nos concitoyens, la préservation des intérêts vitaux de la France sont au rang de première priorité.
A propos de l'auteur : Olivier Audibert-Troin est député du Var et membre de la Commission de la Défense nationales et des Forces Armées.