Alors que la période estivale battait son plein, Google a su créer la surprise en annonçant sans préavis un changement radical de sa structure. Désormais, bourses mondiales et médias devront composer avec "Alphabet", la maison mère qui supervisera toutes les filiales du groupe, dont Google. Alexandre Hurel, Directeur de Clientèle spécialiste des problématiques de naming au sein de la plateforme participative Creads, décrypte pour vous les significations sous-jacentes au nom Alphabet, miroir des ambitions du géant américain.
Le retour sur investissement en ligne de mire
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En moins de 20 ans, Google a réussi son tour de force : devenir l'une des premières capitalisations boursières mondiales, tout en inspirant la sympathie. De prime abord, le nom de sa toute nouvelle holding, Alphabet, représente un hommage à l’une des innovations fondamentales de l’histoire humaine - celle de la synthèse universelle du langage - ainsi qu'une référence au système de classement Google Search. Larry Page, dans son communiqué sur ce nouveau nom, nous livre un autre sens, plus profond: "un jeu de mots réservé aux puristes", souligne l’expert.“Alpha” représente en langage financier le retour sur investissement, et “bet” provient du verbe parier en anglais.
L’alpha-bet serait donc le pari du retour sur investissement, par opposition à la vieille école du mix-marketing et du benchmark”. Et en pratique ? “Alphabet est révélateur d’un certain pragmatisme dans les affaires, et d’une envie d’innover à l’instinct”. Larry Page, au même titre que l'était Steve Jobs, est un fervent ambassadeur de cette philosophie, qui consiste à concevoir un produit sur une intuition plutôt que sur des études, puis à le lancer dès que possible, quitte à l’adapter (ou à l’abandonner) en fonction de ses performances sur le marché, c'est la fameuse méthode agile.
L’alpha-bet serait donc le pari du retour sur investissement, par opposition à la vieille école du mix-marketing et du benchmark”. Et en pratique ? “Alphabet est révélateur d’un certain pragmatisme dans les affaires, et d’une envie d’innover à l’instinct”. Larry Page, au même titre que l'était Steve Jobs, est un fervent ambassadeur de cette philosophie, qui consiste à concevoir un produit sur une intuition plutôt que sur des études, puis à le lancer dès que possible, quitte à l’adapter (ou à l’abandonner) en fonction de ses performances sur le marché, c'est la fameuse méthode agile.
Candeur et suprématie
Au-delà d'une analyse étymologique du nom, c'est également à la stratégie de la firme qu’il faut se confronter pour en comprendre les enjeux : car l'alphabet évoque également une thématique récurrente dans la communication de Google : un certain rapport à l’enfance, qui se veut curieuse, innocente et désintéressée. “Cette propension à la nostalgie est toujours explorée avec finesse par Google : des couleurs vives, des formes rondes, une communication simple, claire, honnête, un esprit de franche camaraderie. Une forme de naïveté parfois.
Le moteur de recherches préféré des français exprime ainsi son identité : celle d’un explorateur curieux et altruiste, qui met son envie d’imaginer au service de la communauté” explique Alexandre Hurel. Bien que tous les éléments de communication de la firme laissent planer une certaine candeur, le choix même du nom Alphabet dévoile une ambition. Volonté hégémonique ? Souhait de maîtriser l’économie du web de A à Z ?
Pourquoi pas. “Avec Alphabet, Google reste cette société iconoclaste, qui malgré son succès sait personnifier l'enfant que nous avons été, ou voulu être : un petit trublion smart, le leader de la cour de récré qui défend les plus faibles et met son imagination débordante au service de ses camarades" conclut l’expert. On y croit ou on y croit pas, mais avouons-le : les générations futures apprendront désormais l’alphabet avec Google.
A propos de l'auteur : Alexandre Hurel est spécialiste du naming chez Creads, première plate-forme française de design participatif.
Le moteur de recherches préféré des français exprime ainsi son identité : celle d’un explorateur curieux et altruiste, qui met son envie d’imaginer au service de la communauté” explique Alexandre Hurel. Bien que tous les éléments de communication de la firme laissent planer une certaine candeur, le choix même du nom Alphabet dévoile une ambition. Volonté hégémonique ? Souhait de maîtriser l’économie du web de A à Z ?
Pourquoi pas. “Avec Alphabet, Google reste cette société iconoclaste, qui malgré son succès sait personnifier l'enfant que nous avons été, ou voulu être : un petit trublion smart, le leader de la cour de récré qui défend les plus faibles et met son imagination débordante au service de ses camarades" conclut l’expert. On y croit ou on y croit pas, mais avouons-le : les générations futures apprendront désormais l’alphabet avec Google.
A propos de l'auteur : Alexandre Hurel est spécialiste du naming chez Creads, première plate-forme française de design participatif.