"Les gens et les objets sont de plus en plus connectés. Les objets aussi sont connectés. Ils sont de plus en plus équipés de puces qui contiennent des identifiants et des données qui alimentent la couche informationnelle. La technologie RFID ("radio frequency identification" ndlr) permet d'identifier et de suivre ces objets tout au long de leur parcours. L'hyperconnectivité contribue à une production massive d'informations. Les réseaux sociaux sont des foyers de production de données importants. C’est ce que j'appelle le "tsunami des données". Les États-Unis ont investi beaucoup d'argent dans le domaine du "data mining", par exemple à partir d'In-Q-Tel, un fonds de capital-investissement, qui finance les entreprises et les nouvelles technologies dans les domaines qui intéressent la CIA.
(…) Le citoyen doit veiller à garder la maîtrise des données. Et de leur utilisation. Par exemple, il se développe des applications de "geofencing", qui déclenchent un envoi automatique d'information lorsqu'on entre dans un périmètre géographique. Il faut que nous puissions refuser. Il y a des risques, bien sûr, mais je préfère voir dans la pénétration accrue des technologies de l'information et de la communication (TIC) l'ouverture de nouveaux espaces de lutte. Il faut lutter contre la concentration excessive, par exemple, contre l'abus de surveillance, pour l'accès aux données publiques, ce qu'on appelle l'"open data". Il faut maintenant institutionnaliser, en tout cas partiellement, le processus. Il faut se battre pour l'accès, le contrôle et la récupération des données. C'est un des nouveaux devoirs du citoyen", Francis Pisani, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies de l'information, dans une interview accordée à La Tribune.
Garder la maitrise
Selon Éric Schmidt, ancien patron de Google, il y a eu 5 exabytes d'informations créées entre la naissance de la civilisation et 2003. Depuis 2010, cette même quantité d'information est créée tous les deux jours. Et cette rapidité continue d’augmenter… Sur Internet, il existe une masse presque inimaginable de données existant sur nous. Le plus ironique est que nous avons généré la plus grande partie des ces informations par nous même via les réseaux sociaux et les blogs.
Mais sommes nous vraiment préparés aux conséquences ? Il y a deux ans, lors d’une conférence, Éric Schmidt en dévoilait déjà quelques unes : "Si je connais suffisamment de vos messages et des endroits où vous vous trouvez, je peux en utilisant de l'intelligence artificielle prédire où vous allez aller. Montrez nous 14 photos de vous et nous pouvons vous identifier. Vous pensez qu'il n'y a pas 14 images de vous sur Internet ?" Pour lui, cela ne semble pas poser de problème. En même temps, le métier de Google est de monétiser cette information. Normal qu’il ne s’en alarme pas.
Mais sommes nous vraiment préparés aux conséquences ? Il y a deux ans, lors d’une conférence, Éric Schmidt en dévoilait déjà quelques unes : "Si je connais suffisamment de vos messages et des endroits où vous vous trouvez, je peux en utilisant de l'intelligence artificielle prédire où vous allez aller. Montrez nous 14 photos de vous et nous pouvons vous identifier. Vous pensez qu'il n'y a pas 14 images de vous sur Internet ?" Pour lui, cela ne semble pas poser de problème. En même temps, le métier de Google est de monétiser cette information. Normal qu’il ne s’en alarme pas.