Les mesures conventionnelles et non conventionnelles annoncées par la BCE sont, pour certaines d’entre elles, sans précédent en zone Euro. Ces dispositions sont louables, néanmoins il est bien difficile à ce stade d’évaluer leur succès présumé. La manipulation des taux ou encore les prêts ciblés à long terme (le fameux T-LTRO, Targeted Long Term Refinancing Operations) octroyés aux banques sous conditions, n’apportent pas de garantie absolue quant au réveil de l’économie européenne.
La BCE n’apportera pas nécessairement de liquidités fraîches
Les établissements bancaires sont en plein cycle d’assainissement structurel de leur bilan pour répondre aux exigences de robustesse imposées par les instances de régulation. Avec de nouveaux stress-tests dans le cadre du fameux ‘Asset Quality Review’, le secteur bancaire reste confronté à deux forces contradictoires, d’un côté l’incitation à prêter davantage aux acteurs de l’économie, de l’autre la nécessité continue de renforcer leurs fonds propres.
La portée réelle des deux nouvelles opérations de LTRO ciblé, en septembre et décembre prochain, est à relativiser puisque la BCE n’apportera pas nécessairement de liquidités fraîches : le volume de financement proposé aux banques correspond peu ou prou au montant des remboursements des précédents LTRO, acquittés d’ici la fin de l’année. A l’opposé des autres grandes banques centrales qui ont mis en œuvre des politiques expansionnistes, la BCE opère ni plus ni moins un roulement de ses prêts et n’augmente donc pas son bilan. Deux tranches de prêts de 200 milliards d’euros chacune seront déployées, tandis que des opérations de refinancement similaires pourront être répétées chaque trimestre entre mars 2015 et juin 2016.
La portée réelle des deux nouvelles opérations de LTRO ciblé, en septembre et décembre prochain, est à relativiser puisque la BCE n’apportera pas nécessairement de liquidités fraîches : le volume de financement proposé aux banques correspond peu ou prou au montant des remboursements des précédents LTRO, acquittés d’ici la fin de l’année. A l’opposé des autres grandes banques centrales qui ont mis en œuvre des politiques expansionnistes, la BCE opère ni plus ni moins un roulement de ses prêts et n’augmente donc pas son bilan. Deux tranches de prêts de 200 milliards d’euros chacune seront déployées, tandis que des opérations de refinancement similaires pourront être répétées chaque trimestre entre mars 2015 et juin 2016.
Le redémarrage du crédit n'est pas garanti
Les prêts aux banques issus des deux premières tranches représenteront au maximum, 7% du stock de crédits aux entreprises établi dans le bilan des banques en question. Dans le cadre de ces deux opérations, la banque centrale refinancera de fait un volume de prêts existants, ce qui n’augmentera pas non plus le bilan des banques. De leur côté, les opérations trimestrielles seront capées en fonction des flux bruts de nouveaux crédits délivrés par les banques, dont rien ne garantit qu’ils dépasseront les tombées d’anciens crédit. Il aurait mieux valu que la BCE raisonne sur des flux nets, c’est-à-dire sur l’accroissement du bilan des banques.
Celles-ci pourront toutefois emprunter jusqu’à trois fois le montant des nouveaux prêts consentis aux entreprises sur le trimestre précédent, cet effet de levier est évidemment le bienvenu. L’initiative de la BCE ne devrait pas suffire, à elle seule, à déverrouiller le redémarrage du marché du crédit et, in fine, de la croissance. Sa réussite est étroitement conditionnée à un choc psychologique chez l’ensemble des agents économiques. Assez technocratique, la méthodologie employée par la BCE risque au final d’avoir des effets assez marginaux et différés.
À propos de l'auteur : Christian Jimenez est p-dg de Diamant Bleu Gestion, une société de gestion, et professeur agrégé d'économie.
Celles-ci pourront toutefois emprunter jusqu’à trois fois le montant des nouveaux prêts consentis aux entreprises sur le trimestre précédent, cet effet de levier est évidemment le bienvenu. L’initiative de la BCE ne devrait pas suffire, à elle seule, à déverrouiller le redémarrage du marché du crédit et, in fine, de la croissance. Sa réussite est étroitement conditionnée à un choc psychologique chez l’ensemble des agents économiques. Assez technocratique, la méthodologie employée par la BCE risque au final d’avoir des effets assez marginaux et différés.
À propos de l'auteur : Christian Jimenez est p-dg de Diamant Bleu Gestion, une société de gestion, et professeur agrégé d'économie.