Le bilan économique du premier mandat d’Obama a plaidé pour lui, notamment dans sa capacité assez unique à s’afficher non seulement favorable aux milieux d’affaires, mais aussi ouvert à une logique clairement redistributrice et sociale. Désormais, la priorité immédiate du second mandat d’Obama va être de trouver une solution bi-partisane au "mur budgétaire" américain. Une condition sine qua non pour ne pas enrayer la reprise économique du pays.
Un premier bilan positif
Si elle est parfois mal perçue, la qualité intrinsèque du bilan d’Obama est bien réelle. Sur la plupart des critères d’évaluation économiques de ce bilan, les résultats auront été satisfaisants : emploi, désendettement du secteur privé et des ménages, revalorisation des marchés d’actions et récemment de l’immobilier, santé financière des entreprises et des marchés, baisse de la dépendance énergétique vis-à-vis du Moyen-Orient. Ceci a permis le redressement du solde extérieur passé de -5.5% du PIB en 2008 à -3.6% en 2011. Certes, l’accumulation sur plusieurs années de déficits publics de l’ordre de 9 à 10% du PIB aura porté en 5 ans le poids de la dette publique nette de 35 à 75% du PIB, mais le poids des dépenses publiques dans le produit intérieur brut aura été ramené sous Obama, de 39% en 2009 à 36% cette année !
Au sortir d’une récession du PIB de -3.5% en 2009, la croissance américaine s’est inscrite en hausse de +2.3% en moyenne de 2010 à 2012, un niveau très supérieur à celui de la zone euro, qui affiche sur la période un taux de croissance moyen de +1.0%... Parallèlement le taux de chômage américain est passé de 10 à 7.9% contre une remontée de 10 à 11.5% en zone euro sur la période. Ces écarts s’expliquent notamment par un réglage conjoncturel américain beaucoup mieux équilibré entre vigilance budgétaire et souplesse monétaire, à l’opposé du mélange associant en zone euro le grippage de la politique monétaire avec une austérité budgétaire excessive.
Au sortir d’une récession du PIB de -3.5% en 2009, la croissance américaine s’est inscrite en hausse de +2.3% en moyenne de 2010 à 2012, un niveau très supérieur à celui de la zone euro, qui affiche sur la période un taux de croissance moyen de +1.0%... Parallèlement le taux de chômage américain est passé de 10 à 7.9% contre une remontée de 10 à 11.5% en zone euro sur la période. Ces écarts s’expliquent notamment par un réglage conjoncturel américain beaucoup mieux équilibré entre vigilance budgétaire et souplesse monétaire, à l’opposé du mélange associant en zone euro le grippage de la politique monétaire avec une austérité budgétaire excessive.
Les entreprises américaines se portent bien
Ainsi aux États-Unis, la baisse des dépenses militaires a été compensée, d’un côté par la hausse, d’ailleurs dans de moindres proportions, des dépenses sociales, et, surtout par une série de mesures monétaires d’assouplissement quantitatif (QE1, QE2, QE3) très favorables aux marchés de taux et d’actions. La réélection du président sortant est d’ailleurs gage de continuité de la politique monétaire de la Fed. Ces différences de politiques de part et d’autre de l’Atlantique expliquent aussi les très gros écarts de performances enregistrés entre les indices actions de la zone euro qui affichaient au 30 juin de cette année un recul en dollar de -45% par rapport au 31 décembre 2007, quand sur la période l’indice S&P était stable ! Il faut préciser toutefois que les bénéfices des entreprises américaines s’affichent depuis trois ans en pourcentage du PIB au niveau record de 10%, témoignant de la prospérité de l’économie de l’offre sous les années Obama.
En outre, à l’image des entreprises, les ménages ont aussi assaini leurs bilans, leur ratio Dette/ Actifs revenant de 21% en 2009 à 17% aujourd’hui. De plus, le feu vert donné à l’accélération de l’exploitation pétrolière domestique et à celle des gaz de schistes a permis de faire baisser de -22% en 4 ans le volume des importations de pétrole, représentant pour l’industrie une baisse de -18% de ses charges ! Bref, sans renoncer aux acquis de l’économie de l’offre, Obama se sera différencié surtout de Romney par son attachement à la loi Obama care sur la protection sociale et qui aura probablement fait pencher la balance de son côté.
En outre, à l’image des entreprises, les ménages ont aussi assaini leurs bilans, leur ratio Dette/ Actifs revenant de 21% en 2009 à 17% aujourd’hui. De plus, le feu vert donné à l’accélération de l’exploitation pétrolière domestique et à celle des gaz de schistes a permis de faire baisser de -22% en 4 ans le volume des importations de pétrole, représentant pour l’industrie une baisse de -18% de ses charges ! Bref, sans renoncer aux acquis de l’économie de l’offre, Obama se sera différencié surtout de Romney par son attachement à la loi Obama care sur la protection sociale et qui aura probablement fait pencher la balance de son côté.
L’échéance critique sera atteinte à la fin de l’année
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La priorité immédiate pour Obama va être d’obtenir rapidement le relèvement du plafond de la dette publique qui s’élève à 16 000 Mds$, et au-delà duquel, l’Etat ne pourrait plus assumer ses dépenses. Au rythme actuel de ces dépenses, l’échéance critique se situe environ à la fin de l’année. Et pour ce faire, il devra composer avec une Chambre Républicaine qui répugne à augmenter les impôts et plaide pour des coupes de dépenses. Bien que les enjeux soient considérables, non seulement du point de vue du maintien du rating triple A, mais aussi de la confiance des marchés et de la bonne marche des rouages de l’Etat, la deuxième vague de cohabitation qui se dessine va devoir être gérée en finesse.
Le succès économique de la présidence de Bill Clinton de 1992 à 2000 est souvent cité en exemple. Certes, Clinton avait bénéficié d’un contexte international exceptionnel, à un moment où la conversion de la Russie et de la Chine au capitalisme se traduisait en Occident par des effets bénéfiques, sans l’ombre des délocalisations massives qui allaient suivre. Dans le contexte actuel de crise de la dette, Obama va sans doute chercher à parvenir assez vite à une solution bipartisane sur le plafond de dette.
Le succès économique de la présidence de Bill Clinton de 1992 à 2000 est souvent cité en exemple. Certes, Clinton avait bénéficié d’un contexte international exceptionnel, à un moment où la conversion de la Russie et de la Chine au capitalisme se traduisait en Occident par des effets bénéfiques, sans l’ombre des délocalisations massives qui allaient suivre. Dans le contexte actuel de crise de la dette, Obama va sans doute chercher à parvenir assez vite à une solution bipartisane sur le plafond de dette.
Les marchés resteront volatils
À la différence de la zone euro à dix-sept, le système économique américain n’est composé que d’un pays, avec seulement deux sensibilités politiques majeures. Nul doute qu’un consensus pragmatique entre démocrates et républicains sera trouvé pour éviter le « Fiscal Cliff » qui pourrait coûter entre 2 et 4% du PIB et plonger le pays dans une récession. Obama obtiendra alors le ralliement des investisseurs et des entreprises. D’ici là, les marchés vont rester assez volatils, mais dès l’accord trouvé, il faut s’attendre à un beau parcours des marchés boursiers américains, ce qui ne pourra qu’engendrer des effets positifs sur les autres Places !
À propos de l’auteur : Christian Jimenez est président de Diamant Bleu Gestion, une société de gestion spécialisée dans la gestion diversifiée flexible pilotée par les risques.
À propos de l’auteur : Christian Jimenez est président de Diamant Bleu Gestion, une société de gestion spécialisée dans la gestion diversifiée flexible pilotée par les risques.