"À ce stade, les grands candidats modérés égrènent de nombreuses mesures, et l'on ne voit pas toujours quel projet de société ils proposent, qui donnerait une plus grande cohérence à l'ensemble. On attend encore une vraie vision d'avenir, une ambition permettant de se représenter concrètement ce que sera la France dans cinq ans, ce que deviendra l'Europe, quelle place sera accordée aux entreprises dans la société, comment la contrainte environnementale sera intégrée, quelles conclusions on en tirera en matière énergétique...
(...) Mais, déjà, cette campagne place la fiscalité au centre des débats. C'est tout à fait nouveau, et plus proche de ce à quoi on assiste dans les campagnes américaines", a déclaré Laurence Parisot, dans une interview accordée aux Échos. Au cours de son interview, la présidente du Medef n’a pas hésité à critiquer ouvertement les deux principaux candidats. Petit florilège.
Nicolas Sarkozy : taxation des bénéfices mondiaux des entreprises du CAC 40
"Le projet d'un impôt minimum sur la base du bénéfice mondial consolidé ne mérite selon nous d'être étudié que s'il s'inscrit dans le cadre d'un rapprochement des fiscalités française et allemande. Sinon, tout nouvel impôt sur les entreprises pénaliserait notre compétitivité. Mieux vaudrait prendre les choses dans l'autre sens et se demander comment alléger la fiscalité des TPE et des PME."
Nicolas Sarkozy : interdiction par la loi des parachutes dorés
"Je ne vois pas l'intérêt d'une loi à partir du moment où le code Afep-Medef stipule qu'il ne peut y avoir d'indemnités en cas d'échec et que cette recommandation est totalement suivie."
François Hollande : projet de 17 milliards de prélèvements pour les entreprises supplémentaires
"17 milliards d'euros au seul titre du désendettement auxquels il faut ajouter 15 milliards au titre du financement de mesures nouvelles et 13 milliards au titre de l'abrogation de la TVA anti délocalisation qui vient d'être votée ! C'est une charge écrasante. En même temps que François Hollande dit haut et fort qu'il soutient les PME, il propose des mesures qui ne favoriseraient ni leur compétitivité ni les créations d'emplois, et c'est paradoxal. Supprimer le dégrèvement de cotisation sur la valeur ajoutée augmenterait dangereusement l'imposition des très petites entreprises. Raboter fortement l'avantage des assujettis à l'ISF qui investissent dans les PME serait aussi une mauvaise mesure. François Hollande fait une erreur d'analyse en voulant taxer lourdement le capital."
François Hollande : proposition du PS d'une rémunération maximum ne pouvant dépasser vingt fois la plus faible dans les entreprises publiques
"C'est la responsabilité de l'actionnaire, c'est-à-dire en l'occurrence de l'Etat. S'il veut donner l'exemple, la décision lui appartient."