Si l’on regarde l’évolution du cours du pétrole (Brent) depuis janvier 2007, le fait marquant est la flambée du cours qui a culminé en mai 2008 à 147$ (le graphique indique 133$, car il est établi en moyennes mensuelles, source DGEMP), suivi d’une chute brutale jusqu’à 35$. Ce qui a fait dire à Nicolas Sarkozy que cette « volatilité » des matières premières, et particulièrement du pétrole était insupportable, et que le G8, puis le G20, allaient y mettre bon ordre. Récemment, avec sa prise de fonction au G20, le discours de notre président s’est fait nettement moins ambitieux. Il n’est plus question de trouver une recette magique pour stabiliser ces cours, mais seulement d’améliorer l’information.
Évolution du cours du pétrole (Brent) depuis janvier 2007
Des capacités de stockage mondiales faibles
Car, que cela plaise ou non, c’est quand même l’offre et la demande qui dicte leur loi, surtout pour le pétrole pour lequel les capacités de stockage mondiales sont faibles : quelques jours pour les stocks opérationnels (les stocks stratégiques atteignant le mois). On peut donc interpréter la courbe du cours d’après ce mécanisme du marché:
- entre 1990 et 2005, le cours s’était sagement tenu à 20$ le baril.
- en 2005, une hausse commence et se poursuit continument jusqu’en 2008. Certains observateurs situent donc le « peak oil » (plafond de production de pétrole) en 2005.
- pendant la flambée du cours en 2008, l’Arabie Saoudite équipe en hâte des forages productifs, trop, manifestement, puisque le cours s’effondre ensuite, et l’OPEP doit retirer de sa production 4 millions de barils/jour, début 2009.
- par suite de cette purge, le cours remonte, et atteint l’objectif de cours entre 70 et 80$ en juin 2009. Le cours est maintenu dans cette plage jusqu’en septembre 2010, grâce à la remise progressive sur le marché des 4 Mb/j. Il monte depuis cette date.
- entre 1990 et 2005, le cours s’était sagement tenu à 20$ le baril.
- en 2005, une hausse commence et se poursuit continument jusqu’en 2008. Certains observateurs situent donc le « peak oil » (plafond de production de pétrole) en 2005.
- pendant la flambée du cours en 2008, l’Arabie Saoudite équipe en hâte des forages productifs, trop, manifestement, puisque le cours s’effondre ensuite, et l’OPEP doit retirer de sa production 4 millions de barils/jour, début 2009.
- par suite de cette purge, le cours remonte, et atteint l’objectif de cours entre 70 et 80$ en juin 2009. Le cours est maintenu dans cette plage jusqu’en septembre 2010, grâce à la remise progressive sur le marché des 4 Mb/j. Il monte depuis cette date.
Rien n’indique que l’OPEP dispose de réserves rapidement exploitable
Aujourd’hui, rien de concret n’indique que l’OPEP dispose de réserves rapidement exploitables pour ramener le cours à 70-80$, malgré la réaffirmation en décembre 2010 par l’OPEP du maintien de cet objectif, alors que le cours atteignait déjà 94$. Avec une pale explication de leur passivité : ils craignaient une reprise molle de l’économie mondiale en 2011. Nullement inquiets, les observateurs prévoyaient alors une action de l’OPEP au-delà d’un cours de 100$. Il n’en a rien été, sans que cela altère leur sérénité. Dans son édition du 22 février 2011, le Figaro Économie cite un "spécialiste" qui se réjouit qu’ "heureusement", l’Arabie Saoudite "dispose de capacités de production inutilisées d’environ 3,5 millions de barils par jour, le double de la production libyenne, qui peuvent être très rapidement mobilisées". Mais ce même 22 février, le cours avait atteint 108$. Qu’attendent-ils donc pour intervenir ? Qu’on soit aux 225$ prévus par l’économiste Jeff Rubin pour 2012 ? Et que la crise économique ultime ait commencé ?
D’autres éléments me laissent penser qu’il n’y a peut-être rien dans les tuyaux, et que le scénario cauchemar d’une hausse incontrôlable a peut-être commencé. Il n’est pas sûr que la révolution arabe en cours soit la cause principale de la hausse actuelle, puisque les troubles libyens n’ont pas encore provoqué de baisse significative de la production. On a même assisté à une certaine stagnation du Light (coté à New York), pendant que le Brent (coté à Londres) s’envolait. Explication : le marché américain reçoit dans son terminal de Cushing (Oklahoma) un supplément de brut venant du Canada, qu’il a du mal à évacuer (par suite notamment de l’arrêt de raffineries), ce qui provoque la montée du stock, et une tension à la baisse du cours : ceci montre que le cours n’a pas d’état d’âme, et réagit surtout aux flux physiques.
D’autres éléments me laissent penser qu’il n’y a peut-être rien dans les tuyaux, et que le scénario cauchemar d’une hausse incontrôlable a peut-être commencé. Il n’est pas sûr que la révolution arabe en cours soit la cause principale de la hausse actuelle, puisque les troubles libyens n’ont pas encore provoqué de baisse significative de la production. On a même assisté à une certaine stagnation du Light (coté à New York), pendant que le Brent (coté à Londres) s’envolait. Explication : le marché américain reçoit dans son terminal de Cushing (Oklahoma) un supplément de brut venant du Canada, qu’il a du mal à évacuer (par suite notamment de l’arrêt de raffineries), ce qui provoque la montée du stock, et une tension à la baisse du cours : ceci montre que le cours n’a pas d’état d’âme, et réagit surtout aux flux physiques.
Quelles seraient vos propositions ?
Il est possible cependant que les pays producteurs réussissent à augmenter un peu la production, relâchant momentanément la pression à la hausse du cours. Même si un tel répit nous est accordé, l’alerte actuelle est suffisamment inquiétante pour que nos gouvernants se décident enfin à agir. J’ai pour ma part recommandé de remplacer le pétrole utilisé pour le transport par de l’hydrogène. Sur cette proposition, je n’ai pas encore entendu la moindre objection … ni, hélas, la moindre approbation. Et vous qui nous lisez, qu’en pensez-vous ? Quelles seraient vos propositions ?
Pour en savoir plus sur le sujet, cliquez-ici.
Pour en savoir plus sur le sujet, cliquez-ici.