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Sida : le G7 ne respecte pas ses engagements

4 Juin 2015
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En 2005, le G7 s’engageait pour l’accès universel aux traitements VIH. Dix ans plus tard, quel est le bilan ?



A l’issue du sommet de Gleneagles en 2005, les dirigeants du G7 avaient pris des engagements forts dans la lutte contre le sida : atteindre l’accès universel aux soins d’ici à 2010. Dix ans plus tard, alors que le G7 s’apprête à tenir son sommet annuel en Allemagne les 7 et 8 juin, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Certes d’énormes progrès ont été réalisés. Le nombre de nouvelles infections a largement diminué dans le monde. Néanmoins, le sida continue de tuer 125 000 personnes par mois et seulement 48 % des malades bénéficient d’un traitement. La promesse d’un accès universel au traitement du sida est loin donc d’être réalisée.

Promesses brisées, malades trahis

Alors que des traitements efficaces existent pour moins de 10 dollars par mois, le sida continue son effroyable hécatombe : 1,5 million de personnes sont mortes du sida en 2013, faute de traitement. D’après l’ONU, 75% des 3,2 millions d’enfants infectés par le VIH n’ont toujours pas accès au traitement. Et les progrès restent dramatiquement lents : au cours du premier semestre 2014, le nombre d’enfants bénéficiant d’un traitement n’a augmenté que de 3%, contre 6% pour les adultes. En 2013,  ils étaient 190 000 à mourir du sida par manque de traitement.
 
En Afrique, le continent  qui abrite à lui seul 70% des malades du sida, 3 pays uniquement sont parvenus à l’accès universel au traitement antirétroviral (soit une couverture d’au moins 80 % des malades) : le Botswana, la Namibie et le Rwanda. Sur l’ensemble du territoire africain, les disparités restent flagrantes. La couverture est d’en moyenne 30 % en Afrique de l’Ouest et  centrale, contre 56 % en Afrique de l’Est et australe.

Agir pour en finir

Pourtant, le traitement du VIH a pour effet non seulement de garder les malades en vie et en bonne santé, mais aussi de stopper la transmission du virus vers des personnes supplémentaires. Ainsi le traitement permet d’enrayer la pandémie, et le traitement universel d’aboutir à l’éradication du sida.
 
Aujourd’hui, le principal obstacle à l’accès universel aux soins est le manque de ressources. Pis, sans une augmentation des contributions financières, l’épidémie risque de repartir à la hausse, selon ONUSIDA. Les progrès réalisés depuis le G7 de 2005 restent fragiles. Dans le rapport de Deauville sur la tenue des engagements du G8 en faveur du développement, publié le 18 mai 2011, les dirigeants du G8 reconnaissent eux-mêmes que leurs financements pour le sida ont péniblement stagné, et que ceux destinés à lutter contre les trois pandémies (sida, tuberculose, paludisme) ont baissé entre 2008 et 2011.
 
Aussi, nous, associations de lutte contre le sida, appelons le président François Hollande et ses homologues à annoncer au prochain sommet du G7 du 7 et 8 juin qu’ils consacreront  0,06% de leur PIB (soit 20 milliards de dollars par an à l’échelle du G7) à la réalisation de leur engagement à un accès universel au traitement VIH, et ce afin de débarrasser la planète de cette terrible pandémie. Cette tragédie peut être arrêtée. Cette tragédie doit être arrêtée.

Les signataires de ce message sont Act Up, Aides, Coalition Plus et Solidarité Sida.



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