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Une loi de transition énergétique exemplaire
"La France se devait de mettre en place une telle loi car le pays a l'honneur d'accueillir la conférence mondiale sur le climat en décembre" avait déclaré la ministre de l'Energie et de l'Environnement Ségolène Royal suite à l'adoption de son projet de loi par l'assemblée nationale en août dernier. Une loi présentée par la ministre elle-même comme "la plus complète qui peut exister car elle englobe tout : le mix énergétique, l'efficacité énergétique, les financements, les déchets, la place du nucléaire".
Intervenant au colloque de l'Union française de l'électricité (UFE) qui s'est tenu en octobre dernier, le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic, en charge de l'Union de l'énergie, a également salué la loi française de transition énergétique, qui constitue selon lui un point de référence pour les autres pays européens et l'ensemble de nos partenaires globaux.
Un mix électrique décarboné
Mais au delà des nouveaux outils d'économie et d'efficacité énergétique offerts aux citoyens, aux entreprises et aux territoires tout au long des 215 articles de ce texte, cette loi consacre avant tout un modèle énergétique français audacieux basé sur un mix électrique largement décarboné et un indice carbone parmi les plus faibles au monde.
La structure du parc de production français est composée à ce jour en majorité d'électricité décarbonée via l'exploitation du nucléaire (73,3%), de l'énergie hydraulique (13,8%) et des renouvelables intermittents comme le solaire ou l'éolien (4,8%). Les énergies fossiles ne sont utilisées ici que comme électricité d'appoint lors des pics de consommation.
Grâce à l'orientation de son mix de production électrique vers ces technologies durables, la France détient donc un atout majeur en Europe, puisque le contenu carbone d'un kWh d'électricité produit dans l'Hexagone est plus de quatre fois moins élevé que dans la moyenne des pays de l'Union Européenne. L'intensité carbone de la France s'établit à 0,15 tonne de CO2 par unité de PIB, là où la Grande-Bretagne atteint 0,20, l'Allemagne 0,24, les Etats-Unis 0,36 et la Chine 2,21.
En termes d'énergie primaire, la part des énergies fossiles est de 53 % en France alors qu'elle est de plus de 80% en Allemagne qui a vu sa consommation de charbon exploser suite au retrait du nucléaire engagé après la catastrophe de Fukushima en 2011.
Des engagements financiers forts
Concernant le financement du fonds vert, question majeure des négociations à venir entre les 196 parties membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21), le Président de la République française a là aussi affiché sa volonté d'exemplarité en annonçant vouloir augmenter de 2 milliards d'euros les aides en faveur du climat.
"Les financements annuels de la France, de 3 milliards d'euros aujourd'hui, seront de 5 milliards en 2020, avec des prêts mais aussi des dons", a-t-il indiqué fin septembre devant l'Assemblée générale des Nations unies.
Un engagement supplémentaire qui dénote une réelle volonté de faire de cette COP21 une étape charnière dans le cadre du processus d'accord engagé pour limiter le réchauffement climatique sous le seuil des 2°C d'ici la fin du siècle. Reste à savoir si les actes suivront les paroles.