Revalorisation des salaires aux Etats-Unis après plusieurs années de reprise, croissance plus vigoureuse en Europe qui éloigne le spectre de la déflation, prix du brent durablement installé aux alentours de 50 dollars… La thématique inflation a fait son retour dans les pays développés. Il convient donc d’intégrer cette réalité dans les stratégies obligataires. Pour se couvrir contre l’inflation, les investisseurs ont l’opportunité de s’exposer aux obligations indexées sur l’inflation. Dans le contexte actuel, il est même opportun de s’intéresser précisément aux stratégies de « breakeven » inflation.
La BCE est encore loin de son objectif d’inflation à 2 %
Le point mort d’inflation (ou « breakeven ») est le niveau d’inflation qui équilibre les rendements des obligations nominales et des obligations indexées sur l’inflation. L’obligation indexée sur l’inflation surperforme l’obligation nominale dès lors que l’inflation réelle constatée est supérieure à l’inflation anticipée à terme. Une position en « point mort d’inflation » est donc un pari sur la hausse des anticipations d’inflation, si l’on pense que le marché sous-estime le phénomène. En clair, l’obligation indexée sur l’inflation générera une meilleure performance à terme que son équivalent classique si l’inflation réalisée a été supérieure à celle anticipée.
L’inflation est-elle encore sous-estimée en Europe ?
Le contexte est favorable à ce type de stratégie dans la mesure où la BCE est encore loin de son objectif d’inflation à 2 %, contrairement aux états-Unis qui voient leur « breakeven » atteindre le niveau souhaité par la Fed. La BCE n’a pas encore entamé sa phase de resserrement monétaire. Le programme d’assouplissement quantitatif va se poursuivre au moins jusqu’en décembre 2017 et aucun relèvement des taux directeurs n’est prévu d’ici la fin de l’année en Europe. Les obligations indexées sur l’inflation devraient bénéficier d’un regain d’intérêt car elles protégeront les investisseurs contre la hausse de l’inflation à venir mais étant exposées aux taux réels, elles souffriront de la remontée de ces derniers dans ce contexte. Une stratégie en « breakeven » (position acheteuse d’obligation indexée couplée à une position vendeuse de taux nominal de même maturité) permettra de s’exposer à la remontée des anticipations d’inflation (avec l’effet duration) tout en étant immunisé aux variations des taux réels.
L’inflation est-elle encore sous-estimée en Europe ?
Le contexte est favorable à ce type de stratégie dans la mesure où la BCE est encore loin de son objectif d’inflation à 2 %, contrairement aux états-Unis qui voient leur « breakeven » atteindre le niveau souhaité par la Fed. La BCE n’a pas encore entamé sa phase de resserrement monétaire. Le programme d’assouplissement quantitatif va se poursuivre au moins jusqu’en décembre 2017 et aucun relèvement des taux directeurs n’est prévu d’ici la fin de l’année en Europe. Les obligations indexées sur l’inflation devraient bénéficier d’un regain d’intérêt car elles protégeront les investisseurs contre la hausse de l’inflation à venir mais étant exposées aux taux réels, elles souffriront de la remontée de ces derniers dans ce contexte. Une stratégie en « breakeven » (position acheteuse d’obligation indexée couplée à une position vendeuse de taux nominal de même maturité) permettra de s’exposer à la remontée des anticipations d’inflation (avec l’effet duration) tout en étant immunisé aux variations des taux réels.
Acheter des obligations indexées sur l’inflation
Depuis le deuxième semestre 2016, cette stratégie est mise en avant par les équipes d’OFI Asset Management. Concrètement, afin de protéger les investisseurs d’une hausse des taux réels qui devrait se poursuivre, tout en se positionnant sur une progression des anticipations d’inflation, il s’agit d’acheter des obligations indexées sur l’inflation (DBRi en Allemagne, OATi et OATei en France, BTPei en Italie) avec des maturités autour de 10 ans et de vendre dans le même temps le Futur allemand Bund (10 ans), français OAT (10 ans) et italien BTP (10 ans) afin de neutraliser le risque souverain.
A propos de l'auteur : Eric Bertrand est directeur des gestions taux et diversifiées chez OFI AM.
A propos de l'auteur : Eric Bertrand est directeur des gestions taux et diversifiées chez OFI AM.