La violence liée aux conflits agraires fait rage au Brésil avec l'assassinat d'un sixième agriculteur en trois semaines en Amazonie. Dans ces régions reculées, les grands propriétaires terriens, commanditaires présumés d'assassinats de petits paysans, bénéficient le plus souvent d'une impunité totale. L'assassinat s'est produit en plein débat tendu au Sénat sur l'assouplissement au profit des propriétaires terriens du code forestier en vigueur en Amazonie, considérée comme le poumon de la planète.
Le point le plus controversé de la réforme, approuvée en mai par les députés, porte sur la légalisation des zones forestières déboisées illégalement jusqu'en juillet 2008, et l'autorisation d'activités agricoles dans des zones sensibles. Le code forestier original datant de 1965 limite l'usage agricole des terres en obligeant les propriétaires de forêts à en préserver une partie intacte, jusqu'à 80% en Amazonie, ce que beaucoup ne respectent pas dans les faits. Il y a deux ans, Économie et société dressait un tableau qui n'a pas malheureusement pas changé.
Le point le plus controversé de la réforme, approuvée en mai par les députés, porte sur la légalisation des zones forestières déboisées illégalement jusqu'en juillet 2008, et l'autorisation d'activités agricoles dans des zones sensibles. Le code forestier original datant de 1965 limite l'usage agricole des terres en obligeant les propriétaires de forêts à en préserver une partie intacte, jusqu'à 80% en Amazonie, ce que beaucoup ne respectent pas dans les faits. Il y a deux ans, Économie et société dressait un tableau qui n'a pas malheureusement pas changé.
Article publié pour la première fois le 16/06/2009
La déforestation de l’Amazonie est de plus en plus intensive. Elle profite à un petit nombre. Les populations qui y participent ne récoltent pas le fruit de leur travail. Qui en profite ? Un article publié par la revue américaine, le 12 juin 2009, Science trace le bilan d’un des plus gros pillages du XXème siècle.
Amazonie, les enjeux d’un massacre
Selon les auteurs de l'enquête, le déboisement permet, au début, une amélioration du sort des populations locales. Ainsi, l'indice de développement humain (IDH progresse aussi vite, ou plus vite, le long de la frontière du déboisement que la moyenne nationale brésilienne. Mais, à mesure que cette frontière se déplace, les progrès du développement humain s'amenuisent. Ce dernier retrouve dans les régions déjà déboisées un niveau comparable - et bas - à celui qu'on enregistre dans les zones non déboisées.
Le boom du développement tient à l'exploitation des ressources naturelles, facilitée par un meilleur écoulement des produits grâce aux nouvelles routes goudronnées, et à l'implantation du réseau gouvernemental éducatif et sanitaire. Mais, une fois ces ressources exploitées rien n’a été mis en place pour que le développement continue.
Le boom du développement tient à l'exploitation des ressources naturelles, facilitée par un meilleur écoulement des produits grâce aux nouvelles routes goudronnées, et à l'implantation du réseau gouvernemental éducatif et sanitaire. Mais, une fois ces ressources exploitées rien n’a été mis en place pour que le développement continue.
La déforestation sert à élever du bétail…
La conclusion de l’étude est claire : « L'actuel mode de développement de l'Amazonie est très loin d'être désirable, qu'il s'agisse des hommes ou de la nature ». Dans un récent rapport, Greenpeace soulignait que l'élevage de bovins est responsable de 80 % de la déforestation. Selon l'organisation écologiste, « au cours des dernières années, un hectare de forêt a été détruit toutes les 18 secondes en moyenne par les éleveurs de bétail ». Résultat, le Brésil est devenu le premier exportateur de viande de bœuf, avec un tiers du tonnage mondial.
… qui sera vendu à l’étranger
Un vif débat oppose actuellement écologistes et exploitants ruraux à propos d'un projet de loi sur le point d'être voté sur la régularisation foncière en Amazonie. Le texte prévoit de donner une garantie juridique aux agriculteurs les plus vulnérables. Mais les écologistes, soutenus par le ministre de l'environnement, Carlos Minc, accusent les parlementaires d'avoir défiguré le projet en introduisant plusieurs clauses jugées trop favorables à l'agrobusiness. Le président Luiz Inacio Lula da Silva devra trancher : attirer des entreprises de taille mondiale ou aider une partie de la population la plus défavorisée.