Brexit J+6 … et nous avons finalement quelques indications sur la suite ! Le rôle de l'Europe ne doit pas être sous-estimé. Si David Cameron a essayé de jouer le caméléon au parlement en s'opposant à toute mise en question du résultat du référendum, et en ne défendant que les intérêts de son propre parti (pas la moindre intention de retourner aux urnes pour des élections législatives anticipées), l'Europe semble vouloir lui mettre quelques bâtons dans les roues.
Fermeté et sens du réalisme
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Pour commencer, l'Europe a déjà bien fait comprendre qu’il n’est pas possible d’avoir le beurre et l'argent du beurre. Suite aux commentaires des Britanniques, qui souhaitent prendre leur temps et réfléchir aux conditions de la sortie, qui n'ont pas la moindre intention d'activer l'article 50 pour démarrer la procédure de sortie, les politiciens européens ont réagi : aucune discussion sur ces conditions ne pourra se faire avant l'activation de cet article 50. Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a interdit aux commissaires toute discussion, négociation, formelle ou informelle, avec les Britanniques autour de ce sujet.
C'est une instruction qui pèse et qui est indicative de la gravité de la situation. Voilà ce qu’on pouvait espérer d’un vrai « homme d’état » et il n’est pas le seul, Hollande , Merkel, Dijsselbloem, se font aussi remarquer par leur sens de réalisme. Il semble que les dirigeants européens ont compris l’enjeu : ils ont surtout une opinion publique à gérer. Le Royaume-Uni devra servir comme exemple, si nous voulons éviter le risque de contagion !
C'est une instruction qui pèse et qui est indicative de la gravité de la situation. Voilà ce qu’on pouvait espérer d’un vrai « homme d’état » et il n’est pas le seul, Hollande , Merkel, Dijsselbloem, se font aussi remarquer par leur sens de réalisme. Il semble que les dirigeants européens ont compris l’enjeu : ils ont surtout une opinion publique à gérer. Le Royaume-Uni devra servir comme exemple, si nous voulons éviter le risque de contagion !
Répercussions économiques au Royaume-Uni, risques politiques en Europe
Les conséquences économiques que le Brexit imposera au Royaume-Uni ne peuvent pas être sous-estimées non plus et se feront ressentir très vite. La chute immédiate de la livre sterling se traduira par une inflation importée et une érosion du pouvoir d'achat. Ensuite, et cela se fera ressentir très vite également, tout projet d'investissement étranger sera gelé. Dans un contexte aussi incertain du point de vue juridique qu’administratif, la rentabilité anticipée des projets devient incertaine et ces derniers seront alors suspendus. Quant aux répercussions à moyen terme, que se passera-t-il pour la City en tant que centre financier mondial ? Pour les capacités de production qui visent l'exportation ? Certes, la dévaluation de la livre sterling pourra améliorer la compétitivité britannique, mais dans un environnement politique encore instable pour quelques temps, l’économie britannique va perdre de sa crédibilité.
S&P et Fitch n’ont pas attendu pour dégrader la note de la dette souveraine britannique. Pour l'Europe, les répercussions économiques existent mais seront beaucoup moins importantes. Il faut d’ailleurs imaginer l’effet positif d'un 'rapatriement' de certaines activités économiques et fonctions (pensons surtout au rôle de la City). En revanche, le risque est surtout politique. Une mauvaise gestion de la sortie du Royaume-Uni, trop de laxisme à l’égard du pouvoir britannique, pourrait ouvrir la voie à d’autres velléités de sortie de l’Union européenne, pour les pays exposés au sentiment anti-européen. Par contre, si nos dirigeants restent fidèles à l'approche qu'ils ont dévoilée ces derniers jours, alors nous pouvons effectivement garder l'espoir que l'Europe en sortira plus forte et que nous deviendrons tous encore un peu plus européens !
A propos de l'auteur : Lieven Jacobs est directeur de la Gestion de Quilvest AM.
S&P et Fitch n’ont pas attendu pour dégrader la note de la dette souveraine britannique. Pour l'Europe, les répercussions économiques existent mais seront beaucoup moins importantes. Il faut d’ailleurs imaginer l’effet positif d'un 'rapatriement' de certaines activités économiques et fonctions (pensons surtout au rôle de la City). En revanche, le risque est surtout politique. Une mauvaise gestion de la sortie du Royaume-Uni, trop de laxisme à l’égard du pouvoir britannique, pourrait ouvrir la voie à d’autres velléités de sortie de l’Union européenne, pour les pays exposés au sentiment anti-européen. Par contre, si nos dirigeants restent fidèles à l'approche qu'ils ont dévoilée ces derniers jours, alors nous pouvons effectivement garder l'espoir que l'Europe en sortira plus forte et que nous deviendrons tous encore un peu plus européens !
A propos de l'auteur : Lieven Jacobs est directeur de la Gestion de Quilvest AM.