Après une hausse des taux de l’ordre de 300 points de base en moins d’un an, la gestion assurantielle est aujourd’hui confrontée à un défi de taille : faire converger les taux de rendement des portefeuilles, notamment Vie, vers les niveaux de taux courants. L’enjeu est de rester concurrentiel par rapport aux autres produits (livret A et comptes à terme) et ainsi limiter les rachats. Mais cette hausse des taux et l’aplatissement (voire l’inversion) des courbes de taux constituent aussi des opportunités. Au-delà des gains de solvabilité pour ceux dont la duration des actifs était inférieure à celle des passifs (le fameux gap de duration), ce contexte permet en effet de conjuguer les objectifs financiers et comptables avec l’amélioration du profil rendement/risques des portefeuilles.
Mise en adéquation entre es convictions financières et extra-financières
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La première opportunité, liée à la hausse des rendements, est de pouvoir arbitrer des expositions historiques dont certaines ne sont plus en adéquation avec les convictions financières et extra-financières. En effet, la cession de positions devenues incompatibles avec ces aspects et pour la plupart investies avant la très forte baisse des taux de 2014, posait deux dilemmes en raison de taux de rendement significativement supérieurs aux rendements des réinvestissements. Le premier portait sur la perte de revenus financiers et le second sur la réalisation de plus-values conséquentes et potentiellement en contradiction avec les objectifs comptables.
Or, la remontée des rendements de marché facilite désormais la conjugaison d’objectifs financiers ou comptables et le respect de convictions de gestion en termes de choix de valeurs ou d’engagements tels que la sortie totale du charbon ou la réduction de l’intensité carbone des portefeuilles.
Or, la remontée des rendements de marché facilite désormais la conjugaison d’objectifs financiers ou comptables et le respect de convictions de gestion en termes de choix de valeurs ou d’engagements tels que la sortie totale du charbon ou la réduction de l’intensité carbone des portefeuilles.
Des réinvestissements à des niveaux de rendements proches voire supérieurs aux positions à céder
En effet, avec la remontée des taux et le retour de rendements à des niveaux qui n’avaient plus été atteints depuis la dernière décennie de politiques monétaires ultra-accommodantes, les réinvestissements peuvent se faire à des niveaux de rendements proches voire supérieurs à ceux des positions que l’on souhaite céder. Ainsi, l’ajustement des portefeuilles peut se réaliser sans grever les revenus financiers, voire en les améliorant.
L’autre opportunité structurelle est inhérente à la configuration inversée des courbes de taux. La remontée relative des taux courts rend le positionnement sur les maturités courtes des échéanciers significativement moins couteux en rendement, cela en absolu mais aussi en relatif par rapport à un positionnement sur des segments de courbes plus longs. Ainsi, l’amélioration de la couverture contre le risque de réinvestissement à court et moyen termes, avec un lissage et un meilleur équilibre des échéanciers, peut se faire désormais sans affecter les rendements. Cela n’était pas le cas il y a encore quelques temps où la recherche de rendement, a minima positif, primait forcément… Souvenons-nous qu’il y a encore 16 mois, la courbe de l’Etat français évoluait en territoire négatif jusqu’à 10 ans ! Avec la remontée plus importante des taux courts par rapport aux taux longs et au-delà du rééquilibrage réalisé par le réinvestissement des tombées obligataires, cette optimisation des échéanciers au profit des maturités courtes peut se faire aussi par le biais d’arbitrages de positions plus longues, notamment celles dont le rendement historique serait proche des rendements courants.
En conclusion, le contexte lié à la remontée des taux et à l’évolution des courbes permet de combiner les objectifs de rendement et comptables avec l’amélioration des profils de risques financier, extra financier et de réinvestissement. Une situation nouvelle qui nécessite toutefois de mener une gestion dynamique et réactive sur tous les plans… loin des classiques et historiques « buy and hold » ou « buy and maintain ».
A propos de l'auteur : Hamid Louaheb est responsable investissements assurantiels groupe chez Groupama AM.
L’autre opportunité structurelle est inhérente à la configuration inversée des courbes de taux. La remontée relative des taux courts rend le positionnement sur les maturités courtes des échéanciers significativement moins couteux en rendement, cela en absolu mais aussi en relatif par rapport à un positionnement sur des segments de courbes plus longs. Ainsi, l’amélioration de la couverture contre le risque de réinvestissement à court et moyen termes, avec un lissage et un meilleur équilibre des échéanciers, peut se faire désormais sans affecter les rendements. Cela n’était pas le cas il y a encore quelques temps où la recherche de rendement, a minima positif, primait forcément… Souvenons-nous qu’il y a encore 16 mois, la courbe de l’Etat français évoluait en territoire négatif jusqu’à 10 ans ! Avec la remontée plus importante des taux courts par rapport aux taux longs et au-delà du rééquilibrage réalisé par le réinvestissement des tombées obligataires, cette optimisation des échéanciers au profit des maturités courtes peut se faire aussi par le biais d’arbitrages de positions plus longues, notamment celles dont le rendement historique serait proche des rendements courants.
En conclusion, le contexte lié à la remontée des taux et à l’évolution des courbes permet de combiner les objectifs de rendement et comptables avec l’amélioration des profils de risques financier, extra financier et de réinvestissement. Une situation nouvelle qui nécessite toutefois de mener une gestion dynamique et réactive sur tous les plans… loin des classiques et historiques « buy and hold » ou « buy and maintain ».
A propos de l'auteur : Hamid Louaheb est responsable investissements assurantiels groupe chez Groupama AM.