Les marchés boursiers sont sur courant alternatif. Le regain de volatilité constaté sur les marchés actions doit beaucoup à la correction obligataire des dernières semaines. Les principaux taux souverains européens, Bund allemand en tête, se sont tendus sensiblement : le taux à dix ans germanique a ainsi évolué de près de 50 points de base depuis le 19 avril, pour atteindre 0,55%. Dans son sillage, l’OAT française et le bon du Trésor US ont subi une hausse similaire (pour atteindre respectivement 0,9 et 2,25%).
Inflation et Banques centrales
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Ces mouvements assez inattendus peuvent s’expliquer non seulement par la hausse récente des anticipations d’inflation en zone euro (depuis le mois d’avril), des cours du pétrole et plus globalement des indicateurs de croissance, qui justifient mécaniquement des taux plus élevés. L’ éclaircie sur le front de la croissance en Europe ouvre la voie à un rééquilibrage légitime des taux obligataires européens, après qu’ils ont atteint des niveaux déraisonnablement bas !
Dans l’esprit des investisseurs, l’éventualité d’une hausse des taux obligataires de cette ampleur était surtout imaginée en corrélation avec la remontée des taux directeurs américains. Or, aujourd’hui, le resserrement des taux de la Fed n’a pas encore eu lieu. La correction actuelle des taux souverains n’est donc pas importée des Etats-Unis, mais bel et bien le fruit des marchés européens, ce qui a surpris les investisseurs. Le scénario d’un véritable krach obligataire est probablement exagéré, mais il faudra rester attentif à toute publication macroéconomique de nature à soutenir les anticipations d’inflation pour les mois à venir, mais aussi au comportement des banques centrales par rapport à ces perspectives d’inflation.
Dans l’esprit des investisseurs, l’éventualité d’une hausse des taux obligataires de cette ampleur était surtout imaginée en corrélation avec la remontée des taux directeurs américains. Or, aujourd’hui, le resserrement des taux de la Fed n’a pas encore eu lieu. La correction actuelle des taux souverains n’est donc pas importée des Etats-Unis, mais bel et bien le fruit des marchés européens, ce qui a surpris les investisseurs. Le scénario d’un véritable krach obligataire est probablement exagéré, mais il faudra rester attentif à toute publication macroéconomique de nature à soutenir les anticipations d’inflation pour les mois à venir, mais aussi au comportement des banques centrales par rapport à ces perspectives d’inflation.
Outre les secousses des marchés obligataires, la question des niveaux de valorisation des marchés actions est toujours sensible. Aux Etats-Unis le ratio PER du S&P 500 avoisine 20,5 contre une moyenne historique proche de 15. En Europe, les investisseurs disposent d’une plus grande marge de manœuvre, toutefois les multiples de valorisation sont également supérieurs à leur moyenne historique (PER proche de 15,5 pour l’Eurostoxx50 contre une moyenne de 13).
Les investisseurs se montrent relativement prudents et voient en tout mouvement de consolidation, un prétexte pour des prises de bénéfices. En témoigne la forte vague de décollecte qui a affecté les actions dans la gestion collective, à l’échelle globale, la semaine passée : plus de 17 milliards de décollecte au total, avec, pour la première fois depuis cinq mois, des retraits de capitaux sur les actions européennes.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est responsable du département recherche chez CMC Markets France.
Les investisseurs se montrent relativement prudents et voient en tout mouvement de consolidation, un prétexte pour des prises de bénéfices. En témoigne la forte vague de décollecte qui a affecté les actions dans la gestion collective, à l’échelle globale, la semaine passée : plus de 17 milliards de décollecte au total, avec, pour la première fois depuis cinq mois, des retraits de capitaux sur les actions européennes.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est responsable du département recherche chez CMC Markets France.