Le 26 octobre 2009, le tribunal administratif validait l'arbitrage qui accordait à Bernard Tapis 285 millions d'euros de réparations en règlement de son litige avec le Crédit lyonnais. Trois jours plus tard, l’homme d’affaires devait verser 1,3 million d'euros au Crédit municipal de Marseille puisqu’il était devenu à nouveau solvable.
Ces deux décisions semblaient boucler une affaire qui avait commencé vingt ans plus tôt, en 1989. Bernard Tapie, alors président de l'Olympique de Marseille, s'était porté caution personnelle pour un prêt contracté par le club auprès de l'organisme de crédit. Même chose deux ans plus tard, en 1991. Au total, les deux prêts s'élevaient à 1,3 million d’euros. Après les déboires financiers du club, et malgré un arbitrage enjoignant le paiement de la dette, seuls 100 000 francs (15 245 euros) avaient été récupérés par le Crédit municipal au terme du procès des comptes de l'OM. La faillite des sociétés du groupe Bernard Tapie, en 1995, et la liquidation judiciaire personnelle de l'homme d'affaires avaient définitivement clos le dossier. Mais l'organisme marseillais avait fait inscrire sa créance auprès des mandataires liquidateurs.
"De nombreuses anomalies et irrégularités"
Aujourd’hui, l’affaire Tapie continue d’alimenter les colonnes des journaux puisque l’on a depuis appris que Christine Lagarde, actuelle président du Fonds monétaire international (FMI) s'est impliquée "personnellement" dans un processus comportant "de nombreuses anomalies et irrégularités". À tel point que le 4 août 2011, la Cour de justice de la République (CJR) a décidé d'ouvrir une enquête le 4 août, dans l'affaire Tapie-Crédit.