D’une part, la meilleure résilience du secteur est soutenue par une supervision renforcée et de mieux en mieux coordonnée à l’échelle européenne.La supervision bancaire unique mise en place en zone euro présente le grand avantage d’être indépendante des pouvoirs politiques nationaux. D’autre part, les réglementations prudentielles initiées après la crise de 2007 ont significativement accru la capacité de résistance des banques face à de potentiels chocs. Bâle III a permis d’améliorer la solvabilité des banques, tant en qualité qu’en quantité, ainsi que le niveau de leurs réserves de liquidité. Et leur adossement actif/passif est maintenant plus confortable..
La qualité des actifs pose encore problème dans certains pays européens
Et les banques continuent à renforcer leurs fondamentaux car le « durcissement » réglementaire se poursuit, « Bâle III n’étant à plein régime qu’en 2019 et les travaux du Comité de Bâle se poursuivant autour de « Bâle IV », terme couramment retenu par les acteurs de marché pour la version finale et approfondie de Bâle III. L’approche de l’Union Européenne en la matière semble pragmatique, avec une mise en œuvre de « Bâle IV » progressive. Dans l’attente de Bâle IV, les banques poursuivent le renforcement de leurs bilans et mènent une politique de dividende plus prudente. Le secteur bancaire italien compte encore près de 15% d’actifs douteux. Et la baisse de ce ratio s’annonçait lente, non seulement en Italie, mais aussi en Grèce et au Portugal .
Pour accélérer la résorption de cette fragilité, les autorités européennes sont passées à l’action depuis un an. Les stress-tests et les audits menés par la BCE ont obligé les acteurs les plus fragiles à renforcer fortement le niveau de leurs provisions en 2016, donc à se recapitaliser. Les autorités européennes ont aussi accepté que l’Italie injecte de l’argent public pour accélérer cet assainissement, comme elle l’a fait avec Monte Paschi, et ce sans même imposer que les porteurs de dettes seniors n’enregistrent de pertes. Enfin, les marchés ont été prompts depuis le début de l’année à soutenir la recapitalisation de banques dont la situation était moins critique.
Pour accélérer la résorption de cette fragilité, les autorités européennes sont passées à l’action depuis un an. Les stress-tests et les audits menés par la BCE ont obligé les acteurs les plus fragiles à renforcer fortement le niveau de leurs provisions en 2016, donc à se recapitaliser. Les autorités européennes ont aussi accepté que l’Italie injecte de l’argent public pour accélérer cet assainissement, comme elle l’a fait avec Monte Paschi, et ce sans même imposer que les porteurs de dettes seniors n’enregistrent de pertes. Enfin, les marchés ont été prompts depuis le début de l’année à soutenir la recapitalisation de banques dont la situation était moins critique.
Affronter de nouveaux défis
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Le niveau de rentabilité du secteur bancaire européen exprimé en termes de ROE reste inférieur aux niveaux pré-crise de 2007. Cependant, l’année 2017 est marquée par une amélioration des résultats malgré la pression continue sur les marges, induite par le niveau des taux d’intérêt. Ce redressement des résultats tient à l’amélioration de l’environnement économique en Europe, induisant des volumes plus dynamiques. Nous observons également une baisse des provisions en 2017 dans tous les pays européens, y compris en Italie. La séquence d’importantes provisions passées jusqu’en 2016 par les banques sur les prêts douteux ou pour le règlement de litiges semble être derrière nous, l’essentiel ayant été purgé ces dernières années.
Plus solide dans son ensemble, le secteur bancaire doit parallèlement surmonter un double défi, structurel et sociétal : piloter la transformation digitale et la transition énergétique. Les évolutions technologiques bouleversent la nature de la relation client, avec pour conséquence la baisse des barrières à l’entrée, une clientèle potentiellement plus volatile et une pression sur les revenus. Les banques font face à de nouveaux acteurs entrants, comme les fintechs ou les leaders digitaux, les fameux GAFA, qui se distinguent par certains atouts : agilité, expertise digitale, capacité de traitement et d’optimisation des datas.
Plus solide dans son ensemble, le secteur bancaire doit parallèlement surmonter un double défi, structurel et sociétal : piloter la transformation digitale et la transition énergétique. Les évolutions technologiques bouleversent la nature de la relation client, avec pour conséquence la baisse des barrières à l’entrée, une clientèle potentiellement plus volatile et une pression sur les revenus. Les banques font face à de nouveaux acteurs entrants, comme les fintechs ou les leaders digitaux, les fameux GAFA, qui se distinguent par certains atouts : agilité, expertise digitale, capacité de traitement et d’optimisation des datas.
Au cœur de la transition énergétique
Tout l’enjeu pour les acteurs traditionnels du secteur est non seulement de rester au niveau technologiquement, mais aussi d’imaginer le mode partenarial le plus efficace avec les nouveaux entrants. Une ‘révolution culturelle’ est à impulser au sein des banques, technologique, humaine et managériale, pour repenser la relation client. Ce dernier est plus que jamais au centre de l’offre et libre de son mode d’interaction avec sa banque.
Enfin, les banques sont au cœur du défi de la transition énergétique. Les changements climatiques induisent de nouveaux risques pour le secteur. Si l’exposition des banques françaises aux risques physiques liés au changement climatique est modeste, les risques de transition sont, eux, non négligeables. Les banques françaises financent des secteurs d’activité dont les acteurs sont directement exposés aux risques de transition, tels le secteur des transports, l’automobile et les utilities.
A propos de l'auteur : Patrick Goux est analyste banques chez Groupama Asset Management.
Enfin, les banques sont au cœur du défi de la transition énergétique. Les changements climatiques induisent de nouveaux risques pour le secteur. Si l’exposition des banques françaises aux risques physiques liés au changement climatique est modeste, les risques de transition sont, eux, non négligeables. Les banques françaises financent des secteurs d’activité dont les acteurs sont directement exposés aux risques de transition, tels le secteur des transports, l’automobile et les utilities.
A propos de l'auteur : Patrick Goux est analyste banques chez Groupama Asset Management.