Les prix ont baissé de 0,1% en décembre. L’inflation sur un an recule pour le sixième mois consécutif et ressort à 6,5% contre 9,1% en juin. Les prix des biens de consommation et de l’énergie reculent mais les prix des services progressent encore. Pourtant les investisseurs restent confiants sur le fait que la Fed est proche d’arrêter de monter les taux. Compte tenu de la vigueur de l’emploi dans le pays, il est plus probable que la Fed réduise plutôt l’amplitude des hausses dans les mois à venir.
La Banque Mondiale baisse (encore) ses prévisions de croissance
Depuis le temps, on est habitué à ces révisions toujours à la baisse. Les instituts économiques sont toujours trop optimistes ! Mais cette fois-ci, la révision est importante : de 2,5% en juin à 1,7% en décembre pour la croissance 2023. « La combinaison d’une croissance lente, d’un resserrement des conditions financières et d’un lourd endettement est susceptible d’affaiblir l’investissement et de déclencher des défaillances d’entreprises » a déclaré le président de la Banque Mondiale, David Malpass. Pas sûr que l’économie atterrisse en douceur donc.
L’emploi reste fort en Europe aussi. Le taux de chômage de la zone euro reste à 6,5% en novembre, soit le taux le plus bas de son histoire ! Par ailleurs, comme semble le montrer les dernières enquêtes, le moral des investisseurs s’améliore en décembre et en janvier pour la première fois depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les marchés européens sont d’ailleurs les stars de ce début d’année. La récession pourra-t-elle n’être que légère ?
Le Japon se prépare à normaliser les taux
Après avoir lutté main dans la main avec la Banque du Japon pendant des décennies contre la déflation, le Premier Ministre estime qu’ils doivent maintenant reprendre chacun un rôle distinct. Les investisseurs ont pris ce commentaire comme le signal que le pays devait se préparer à sortir de la politique monétaire ultra laxiste menée depuis des années. Ils ont alors vendu massivement les obligations d’Etat poussant leurs rendements au-delà de la limite de 0,50% fixée par la Banque du Japon, obligeant cette dernière à acheter pour plus de 2,8 trillions de Yen (20 milliards d’euros) pour ramener leur prix sur la limite dans la seule journée de jeudi. Incroyable.
Le Livret A à 3% !
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Avec la hausse spectaculaire de l’inflation, le taux du Livret a doublé en 2022, passant de 1% à 2%. En ce début d’année, le taux du Livret est de nouveau boosté à 3%, comme vient de l'annoncer Bruno Le Maire, sur recommandation du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Il y a 2 ans, le Livret A ne rapportait presque plus rien et pourtant restait le placement préféré des Français. Mais la faible rémunération ne justifiait plus l’effort de transférer son argent de son compte en banque. Les comptes bancaires ont vu alors leur encours monter sans rémunération. Avec un tel niveau, les Français devraient puiser à nouveau sur cet argent disponible pour l’affecter au Livret A. Il faut reconnaitre qu’avec la courbe plate, voire inversée, les placements à court terme ont une rémunération nette d’impôt attrayante, équivalente ou supérieure à celle des placements obligataires à long terme ou des contrats en euro. Le seul frein finalement reste le plafonnement des montants à 22 950€. A 3% par an net, même si ça reste sous l’inflation, cela peut rapporter 688€. Pas négligeable dans cette période difficile pour les ménages.
Les fonds euros des contrats d’Assurance Vie dans le dur
Les contrats en euros essaient de suivre la remontée des rendements mais c’est compliqué. Les rendements bruts (donc avant impôts) dépassent rarement les 2%. Beaucoup d’assureurs ont dû puiser dans les réserves de participations aux bénéfices pour booster la rémunération de 2022. Pour ceux qui souhaitent malgré tout utiliser ces supports, évitez les « vieux » contrats qui trainent des investissements réalisés lorsque que les taux étaient bas. Pensez aussi à bien vérifier que le contrat est garanti en capital à 100%, ce n’est pas toujours le cas avec les derniers contrats.
A propos de l'auteur : Philippe de Gouville est CEO et cofondateur d’Ismo.
A propos de l'auteur : Philippe de Gouville est CEO et cofondateur d’Ismo.