Les indices boursiers européens ont profité d’une séquence haussière qui leur a permis de rebondir d’environ 15% depuis le 11 février. Les catalyseurs de la reprise sont multiples : stabilisation des cours pétroliers, annonces de résultats d’entreprises positifs en Europe par rapport aux attentes du consensus, espoir de nouvelles mesures monétaires d’ampleur de la part des banques centrales, rachats à bon compte de titres fortement chahutés en début d’année.
Le risque de récession est encore présent en zone euro
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En dépit de ces facteurs de soutien apparents, il faut rester encore très prudent quant à l’orientation des marchés boursiers. D’un point de vue purement technique, le niveau des 4 600 points, que tente de rallier l’indice CAC 40, constitue un « gap baissier » annuel, atteint dès le premier jour de cotation de l’année. Or, selon le consensus des analystes, ce niveau va dorénavant représenter un point de résistance, après le rebond technique des dernières semaines. L’indice parisien pourrait certes prendre encore 3 à 4% à court terme, dans l’attente de la fameuse échéance de la réunion de la BCE, le 10 mars, mais risque ensuite de buter sur ce seuil de résistance.
Dans cette configuration, toute déception des marchés – en l’occurrence une décision de la BCE jugée en deçà des attentes – pourrait faire corriger à nouveau les marchés. Et d’un point de vue fondamental, les signaux sont loin d’être au vert. La saison des résultats d’entreprise est jugée plutôt positive en Europe, mais cette perception est toute relative : la croissance bénéficiaire des sociétés est en ligne ou supérieure avec des anticipations qui étaient assez basses. Surtout, en comparaison aux résultats publiés l’année dernière, le rythme de progression des bénéfices a globalement faibli. Aux États-Unis, les résultats sont dans l’ensemble décevants. Cela a conduit le repli des cours du S&P 500 par rapport au 1er janvier, sans pour autant rendre plus attractives les valorisations boursières américaines. Selon JP Morgan, le ratio cours/bénéfice des actions américaines est plus élevé qu’au 1er janvier, à 16,8 fois les résultats contre 16,6 à l’époque. À l’échelle macroéconomique, la déliquescence de l’inflation en Europe est toujours aussi préoccupante.
Il existe un grand écart entre la situation européenne et américaine, puisque le taux d’inflation est tombé à -0,2% en février en zone euro, contre 1,4% aux Etats-Unis, proche de l’objectif de 2% de la Fed. Plus inquiétant encore, le secteur des services, traditionnellement moins exposé au recul des prix, semble désormais touché par la chute de l’inflation en Europe. Et même si la BCE se tient prête à intervenir à nouveau pour garantir la stabilité des prix, les mesures monétaires déployées ont perdu de leur crédibilité, puisqu’elles semblent ne plus avoir d’effet probant sur l’économie réelle. De leur côté, les indicateurs PMI se sont dégradés dans la plupart des grandes zones grandes économiques ces derniers mois. Cet environnement laisse planer le risque d’une nouvelle récession en zone euro.
Dans cette configuration, toute déception des marchés – en l’occurrence une décision de la BCE jugée en deçà des attentes – pourrait faire corriger à nouveau les marchés. Et d’un point de vue fondamental, les signaux sont loin d’être au vert. La saison des résultats d’entreprise est jugée plutôt positive en Europe, mais cette perception est toute relative : la croissance bénéficiaire des sociétés est en ligne ou supérieure avec des anticipations qui étaient assez basses. Surtout, en comparaison aux résultats publiés l’année dernière, le rythme de progression des bénéfices a globalement faibli. Aux États-Unis, les résultats sont dans l’ensemble décevants. Cela a conduit le repli des cours du S&P 500 par rapport au 1er janvier, sans pour autant rendre plus attractives les valorisations boursières américaines. Selon JP Morgan, le ratio cours/bénéfice des actions américaines est plus élevé qu’au 1er janvier, à 16,8 fois les résultats contre 16,6 à l’époque. À l’échelle macroéconomique, la déliquescence de l’inflation en Europe est toujours aussi préoccupante.
Il existe un grand écart entre la situation européenne et américaine, puisque le taux d’inflation est tombé à -0,2% en février en zone euro, contre 1,4% aux Etats-Unis, proche de l’objectif de 2% de la Fed. Plus inquiétant encore, le secteur des services, traditionnellement moins exposé au recul des prix, semble désormais touché par la chute de l’inflation en Europe. Et même si la BCE se tient prête à intervenir à nouveau pour garantir la stabilité des prix, les mesures monétaires déployées ont perdu de leur crédibilité, puisqu’elles semblent ne plus avoir d’effet probant sur l’économie réelle. De leur côté, les indicateurs PMI se sont dégradés dans la plupart des grandes zones grandes économiques ces derniers mois. Cet environnement laisse planer le risque d’une nouvelle récession en zone euro.
Le potentiel haussier de l’or est attrayant, dans une optique de diversification des actifs
Avec des marchés probablement à la croisée des chemins, entre tendance de court terme positive et fondamentaux à moyen-long termes fébriles, la diversification est plus que jamais nécessaire à la protection de l’allocation d’actifs des investisseurs. À ce titre, certaines matières premières comme les métaux précieux ou les soft commodities peuvent représenter d’autres sources de diversification. C’est le cas de l’or, qui après plusieurs années de léthargie semble afficher un certain potentiel.
Nous observons d’ailleurs un changement de régime du cours de l’once d’or, qui ces dernières semaines, s’est appréciée en même temps que les indices boursiers et le dollar américain. Il semblerait que la corrélation inversée qui liait traditionnellement le reflux du métal précieux à la progression du billet vert et/ou des indices boursiers, ne soit plus opérante. Cela reflète sans doute la volonté des opérateurs de couvrir leurs positions « actions », grâce au recours à cette valeur refuge. Compte tenu des craintes persistantes quant aux fondamentaux économiques, notre scénario milite en faveur d’un raffermissement du cours de l’once d’or, l’objectif de 1 300 USD à l’horizon d’un mois nous paraît crédible.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste chez CMC Markets.
Nous observons d’ailleurs un changement de régime du cours de l’once d’or, qui ces dernières semaines, s’est appréciée en même temps que les indices boursiers et le dollar américain. Il semblerait que la corrélation inversée qui liait traditionnellement le reflux du métal précieux à la progression du billet vert et/ou des indices boursiers, ne soit plus opérante. Cela reflète sans doute la volonté des opérateurs de couvrir leurs positions « actions », grâce au recours à cette valeur refuge. Compte tenu des craintes persistantes quant aux fondamentaux économiques, notre scénario milite en faveur d’un raffermissement du cours de l’once d’or, l’objectif de 1 300 USD à l’horizon d’un mois nous paraît crédible.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste chez CMC Markets.