Un plan de relance qui sourit surtout au BTP

Il y a deux ans, en pleine tempête économique, le gouvernement lançait un modeste plan de relance doté de 26 milliards d’euros. Le BTP en fut l’un des principaux bénéficiaires. Selon les fédérations du secteur, le plan de relance initié en décembre 2009 par les professionnels du BTP a permis de sauvegarder 77 000 emplois au total : 38 500 dans le bâtiment, 15 000 dans les travaux publics et 23 500 emplois indirects. Les fonds débloqués ont permis de soutenir au total quelque 6,1 milliards d’euros d’investissements.

Hier, François Fillon annonçait à Lyon les mesures effectives du plan de relance de 26 milliards d’euros. Des mesures qui laisseront de nombreuses personnes sur leur faim, les Verts notamment. Le gouvernement a préféré mettre en place un système de relance classique axé sur le système routier et le BTP.

Alors que Jean-Louis Borloo s’attendait à ce que 5 milliards d’euros soient injectés pour accélérer la mise en place du Grenelle, il devra se contenter de quelques millions pour le développement des transports en site propre et la préparation de lignes ferroviaires à grande vitesse (70 millions d’euros). 200 millions d’euros seront également utilisés pour la rénovation thermique des bâtiments de l’Etat.

Là encore, les déceptions sont grandes. Sur les 870 millions d'euros consacrés aux infrastructures de transport, 400 millions serviront à réparer les chaussées et non à en créer de nouvelles.

Les propriétaires qui occupent un logement ancien pourront bénéficier de 100 millions d'euros de subvention. Mais cela est loin d’être suffisant puisque la France compte plus de 30 millions de logements anciens et que la rénovation thermique d'un logement est estimée à environ 300 euros le mètre carré. L’effet de levier des investissements dans le logement et la construction permettrait de financer 600 millions d’euros de travaux pour le secteur des BTP et de créer entre 6 000 et 10 000 emplois dans le BTP selon le gouvernement.