À l’horizon des six à douze prochains mois, les perspectives de progression des marchés actions s’avèrent modestes. En dépit des apparences, le risque de récession aux Etats-Unis n’est pas à négliger, tandis qu’en Europe, la BCE peut difficilement faire plus pour relancer l’économie.
Retournement des résultats des sociétés
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Le rattrapage qui a permis aux indices de reprendre de la hauteur entre le mois de février et le mois de mars s’essouffle. La volatilité des cours pétroliers pèse toujours sur les marchés. Le baril de Brent brut (-1,56% au cours des cinq dernières séances) entraîne à la baisse les valeurs énergétiques et cycliques. Alors que les pays producteurs d’or noir OPEP et non-OPEP doivent se réunir à Doha le 17 avril, l’équilibre offre-demande manque cruellement de visibilité. L’objectif d’un consensus en faveur d’un gel des niveaux de production lors de cette réunion sera difficile à atteindre.
À plus long terme, d’autres sources d’incertitude planent sur les marchés. Aux États-Unis, nous observons un « retournement » des résultats des sociétés depuis quelques trimestres, avec des publications de moins en moins bien orientées. Cette tendance est significative d’un cycle économique américain déjà arrivé à maturité, après sept années de reprise. Dans ces conditions, statistiquement, le risque de récession augmente aux États-Unis. Si la croissance se tient encore, l’investissement des entreprises est trop faible, tandis que les salaires et l’inflation stagnent.
Clairement en retard dans son processus de normalisation monétaire au regard de la croissance économique, qui plafonne désormais (à 2%), la réserve fédérale américaine pourrait être prise à contre-pied. De ce point de vue, les récents propos de Janet Yellen ne permettent toujours pas d’envisager précisément le rythme de remontée des taux directeurs dans les trimestres à venir. Avec des taux directeurs encore bien trop bas, la FED pourrait-elle assouplir efficacement ses conditions monétaires si une récession éclatait ?
À plus long terme, d’autres sources d’incertitude planent sur les marchés. Aux États-Unis, nous observons un « retournement » des résultats des sociétés depuis quelques trimestres, avec des publications de moins en moins bien orientées. Cette tendance est significative d’un cycle économique américain déjà arrivé à maturité, après sept années de reprise. Dans ces conditions, statistiquement, le risque de récession augmente aux États-Unis. Si la croissance se tient encore, l’investissement des entreprises est trop faible, tandis que les salaires et l’inflation stagnent.
Clairement en retard dans son processus de normalisation monétaire au regard de la croissance économique, qui plafonne désormais (à 2%), la réserve fédérale américaine pourrait être prise à contre-pied. De ce point de vue, les récents propos de Janet Yellen ne permettent toujours pas d’envisager précisément le rythme de remontée des taux directeurs dans les trimestres à venir. Avec des taux directeurs encore bien trop bas, la FED pourrait-elle assouplir efficacement ses conditions monétaires si une récession éclatait ?
Scruter les points d’entrée et identifier des actifs de diversification
En Europe, les effets économiques des mesures exceptionnelles (qui finissent par ne plus l’être !) de la BCE sont modestes. Le programme de rachats d’actifs de la banque centrale n’a jusqu’ici pas vraiment atteint ses objectifs de transmission à l’économie réelle et l’inflation ne décolle toujours pas. Les investisseurs en ont conscience. Nous pouvons constater que les opérateurs ont « acheté » en bourse les anticipations d’un « Quantitative Easing XXL » et « vendent » depuis le 10 mars dernier (4580 sur le CAC40) la réalisation de ces mesures. Preuve que l’action de la BCE est perçue comme un moyen d’acheter du temps sur les marchés boursiers.
Aux confins de son mandat, la banque centrale peut difficilement faire plus pour relancer l’économie. Dans ce contexte, les perspectives de progression des marchés actions sont modestes à l’horizon des six à douze prochains mois. Une configuration de « range », avec de la volatilité et des mouvements alternant correction et rattrapage technique, devrait encore prévaloir. En revanche, il est difficile d’anticiper une nouvelle tendance haussière longue soutenue par l’amélioration pérenne des fondamentaux macroéconomiques et microéconomiques. Pour les investisseurs, il faudra rester à l’affut de points d’entrée dans les marchés au gré de probables corrections, mais aussi diversifier leur exposition.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.
Aux confins de son mandat, la banque centrale peut difficilement faire plus pour relancer l’économie. Dans ce contexte, les perspectives de progression des marchés actions sont modestes à l’horizon des six à douze prochains mois. Une configuration de « range », avec de la volatilité et des mouvements alternant correction et rattrapage technique, devrait encore prévaloir. En revanche, il est difficile d’anticiper une nouvelle tendance haussière longue soutenue par l’amélioration pérenne des fondamentaux macroéconomiques et microéconomiques. Pour les investisseurs, il faudra rester à l’affut de points d’entrée dans les marchés au gré de probables corrections, mais aussi diversifier leur exposition.
A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.